Equilibreur de charge ATEX

L’équilibreur de charge appelé aussi, suspenseur de charge ou équilibreur d’outil, ou tout simplement équilibreur, est avant tout un équipement de poste de travail, qui permet de mettre en équilibre une charge afin de réduire les efforts des opérateurs qui effectuent des tâches répétitives avec des outils plus ou moins lourds. L’équilibreur permet de réduire significativement les troubles musculo-squelettiques. Ainsi, grâce à l’équilibreur de charge, l’outil est comme en apesanteur. Son poids est quasi intégralement éliminé.

Les applications sont nombreuses et principalement dans l’industrie. Par exemple la suspension de cloueuse pneumatique, liée à la fabrication des palettes, la suspension d’une torche de soudure liée à la fabrication d’ensembles mécano-soudés, la suspension de visseuse, et bien d’autres applications.

Particularités de l’équilibreur de charge ATEX

Tous les équilibreurs de charge disposent d’une plage de réglage. La charge à suspendre (en kg) doit impérativement se situer dans plage de réglage prévue de l’équilibreur.

Par exemple, si votre outil pèse 12kg, il faudra prendre un équilibreur avec une plage qui pourrait supporter une charge de 10 à 15kg. Ensuite il faudra définir la course d’utilisation que vous souhaitez. En général, les courses standard commencent à 1,6m pour les petits modèles et vont jusqu’à 3m pour les gros modèles.

L’équilibreur de charge est un appareil qui est équipé d’un ressort. Ce ressort permet de tirer plus ou moins fort sur le câble sous lequel est suspendue la charge. Une vis de réglage spéciale, située en face avant de l’équilibreur, permet soit de tendre le ressort ou de le détendre. Plus on tend le ressort, plus la force de traction de la charge sera importante, ce qui permet aussi d’avoir un point d’équilibre de la charge plus haut. Si on détend le ressort, l’équilibreur tire moins fort sur le câble et le point d’équilibre de la charge sera plus bas. Ainsi avec la tension du ressort, la hauteur du point d’équilibre de la charge varie et permet de répondre au besoin du poste de travail.

L’équilibreur de charge ATEX a les mêmes fonctions qu’un équilibreur de charge non ATEX, sauf qu’il est homologué pour être utilisé en ambiance à risque d’explosion. Généralement, le niveau de protection ATEX pour ces équilibreurs est pour une zone gaz : II 2G c T6 et pour une zone poussière :  II 2D c T 85°C (donc zone 1).

Réglementation ATEX

Pour information, la réglementation ATEX (ATmospheres EXplosives) provient de deux directives européennes (2014/34/UE ou ATEX 95 pour les équipements ou machines destinés à être utilisés en zones à risque d’explosion, et 1999/92/CE ou ATEX 137 dédié à la sécurité des travailleurs).

De plus, en France, cette réglementation s’applique dans le respect des obligations du Code du travail comme l’article R.4227-50. Cette réglementation doit être impérativement respectée depuis le 1er juillet 2003 pour les nouveaux produits installés. Une nouvelle directive ATEX 2014/34/EU a remplacée la directive 94/9/CE. Cette nouvelle directive a été publiée le samedi 29 mars 2014 et en application depuis le 20 avril 2016. Cette réglementation ATEX implique que tous les chefs d’établissement doivent maîtriser les risques relatifs à l’explosion de ces atmosphères, au même titre que tous les autres risques professionnels. Aussi, la directive 99/92/CE : oblige le chef d’entreprise à effectuer une évaluation des risques d’explosion, à réaliser un zonage du site et l’obligation à apporter une formation pour sensibiliser aux risques ATEX les salariés exposés sur ce site, ainsi que les personnels d’entreprises extérieures.

Les zones ATEX dans l’industrie

Une zone à risque d’explosion est toujours caractérisée par la présence d’une proportion adéquate d’un carburant (appelé aussi combustible ou réducteur) et d’un comburant (appelé aussi oxydant), qui permet de déclencher une explosion, en cas de présence d’élément très chaud, ou de flamme, ou même d’étincelle. Le comburant est un composant chimique comme le dioxygène, le peroxyde d’azote, l’ozone etc., qui a le pouvoir via une ‘’source chaude’’ de déclencher l’explosion d’un carburant sous forme de vapeur ou de très fines gouttelettes (aérosol) d’un liquide comme l’essence, l’acétone, l’éthanol, etc., ou d’un gaz comme le butane, le propane, sulfure d’hydrogène, etc. ou un nuage de poussières de céréales, de sucre, de bois, etc.

L’environnement à risque d’explosion est divisé en 3 zones.

  • Pour un environnement où le risque d’explosion est exceptionnel et de courte durée dû à un fonctionnement anormal, cet espace est classé zone 2 pour une ambiance explosive à cause d’un gaz et zone 22 pour une ambiance explosive à cause de poussières (sucre, céréales, charbon, etc ).
  • Pour un environnement où le risque d’explosion est occasionnel, mais dû à un fonctionnement normal, cet espace est classé zone 1 pour une ambiance explosive à cause d’un gaz et zone 21 pour une ambiance explosive à cause de poussières (sucre, céréales, charbon, etc ).
  • Pour un environnement où le risque d’explosion est permanent, ou très fréquent, ou  sur des périodes longues, et dû à un fonctionnement normal, cet espace est classé zone 0 pour une ambiance explosive à cause d’un gaz et zone 20 pour une ambiance explosive à cause de poussières (sucre, céréales, charbon, etc ).

Marque ATEX des équilibreurs de charge

Un marquage spécial est apposé sur les équilibreurs de charge et a la signification suivante :

Par exemple : II 2 G/D (pour des matériels non électriques).

  • la première partie (chiffre romain) désigne son milieu d’utilisation (I pour les mines, II pour les industries de surface, telles la chimie, la pétrochimie, l’agroalimentaire).
  • la deuxième partie (chiffre ‘’usuel’’) indique la catégorie : 1 pour du matériel installé en zone 0 et 20, 2 installé en zone 1 et 3 installé en zone 2 et 22.
  • la troisième partie désigne l’état de la matière explosive (G pour les zones gaz (0, 1, 2), D pour les zones poussières (20, 21, 22)).

Pour les produits électriques, un complément de lettre indique sa conformité et permet de déterminer le moyen de protection : par exemple : EEx d IIC T6.

  • La première partie indique que l’appareil répond à la norme CENELEC (européenne). Les lettres Ex indique que le produit est en accord avec la norme CEI (internationale).
  • La deuxième partie pour les zones contenant des gaz, est composée d’une ou plusieurs lettres qui signifient : ‘’d’’ (antidéflagrant) contenant très robuste qui confine l’explosion dans son enveloppe et ne permet pas de propagation de l’explosion vers l’extérieur de son enveloppe ; ‘’e’’ (sécurité augmentée) concerne les contenants intégrant que des produits comme les borniers assurant une bonne isolation et  une absence d’étincelle ou arc électrique ; ‘’ic’’ ou ‘’ib’’ ou  ‘’ia’’ (sécurité intrinsèque) circuit électrique qui ne peut produire d’étincelle ou d’échauffement en raison d’une limitation d’énergie à son entrée ; ‘’ma’’, ‘’mb’’, ‘’mc’’ (encapsulage) circuit électrique/électronique noyé dans un isolant comme de la résine ; ‘’q’’ (remplissage pulvérulent)  circuit électrique/électronique noyé dans une enveloppe pleine d’un matériau pulvérulent inerte comme du sable ; o (immersion dans l’huile) composant électrique comme un transformateur noyé dans un contenant plein d’huile ; ‘’px’’, ‘’py’’, ‘’pz’’ (surpression interne) circuit électrique/électronique placé dans une enveloppe mise en surpression avec gaz comme de l’air comprimé, qui empêche le mélange explosif d’entrer dans cette enceinte ; etc.  Pour les zones des poussières, nous retrouvons la plupart des modes de protection précédents ‘’ia’’, ‘’ib’’, ‘’ic’’, ‘’ma’’, ‘’mb’’, ‘’mc’’, ‘’pa’’, ‘’pb’’, ‘’pc’’, mais en plus il existe ‘’ta’’, ‘’tb’’, ‘’tc’’ (protection par boîtier étanche) pour les appareillages de commande et de raccordement de machine, les luminaires, les moteurs, logés dans une enveloppe étanche.
  • La troisième partie indique la dangerosité d’un groupe de gaz : groupe I regroupe les gaz du même niveau que le méthane en zone minière, puis en zone surface, le groupe IIA regroupe les gaz du même niveau que le propane, le groupe IIB regroupe les gaz du même niveau que l’éthylène, le groupe IIC regroupe les gaz les plus dangereux du même niveau que l’acétylène ou l’hydrogène.
  • La dernière partie correspond à des niveaux de température de surface de l’appareil à ne pas dépasser, pour ne pas enflammer le mélange adéquat de comburant et carburant. Ainsi selon les normes IEC, CENELEC, et NEC 505, T1 : 450°C, T2 : 300°C, T3 : 200°C, T4 : 135°C, T5 : 100°C et T6 : 85°C. Selon la norme NEC 500, T1 : 450°C, T2 : 300°C,T2A : 280°C, T2B : 260°C, T2C : 230°C, T3 : 200°C, T3A : 180°C, T3B : 165°C, T3C : 160°C, T4 : 135°C, T4A : 120°C T5 : 100°C et T6 : 85°C. Par exemple  si un moteur est plaqué T6, la température de ce moteur n’excédera jamais 85°C, ou en cas d’incendie, une armoire classée T5 contenant des produits inflammables, la température intérieure de cette armoire ne dépassera jamais 100°C. Ainsi, le niveau de protection T1 est le plus faible, et le niveau de protection T6 est le plus élevé.